Cette semaine fut agitée. J’ai perdu l’équivalent de 3000€ en une soirée au Casino d’Enghein. Je n’avais encore jamais perdu une telle somme en si peu de temps. Je savais que ce jour devait arrivé. J’avais déjà eu l’occasion de vivre des soirées perdantes à hauteur de quelques centaines d’euros. J’ai toujours eu le sentiment de contrôler quand je perdrais de tel somme. Généralement, je m’arrête quelques temps pour effacer de ma mémoire ce sentiment qui me gagne quand je perds. Puis je reviens dès que je pense le mériter. J’aime le jeu pour ce qu’il procure. J’aime ce sentiment d’évasion, d’euphorie quand je gagne, de tourbillon quand je perds.
Pourtant je suis conscient d’avoir franchi un nouveau cap dans le jeu qui pourrait me porter préjudice. Je me rends compte que je suis à fleur de peau quand je subis une perte trop importante et que cela peut impacter mon entourage. Je me rends compte de tout cela.
Quand je perds, je ne me demande pas forcément comment je vais bien pouvoir me refaire. Je rentre dans une bulle psychologique où je dois trouver tous les moyens pour gagner un maximum d’argent. Toutes mes pensées sont dirigés vers cela. J’élabore une multitude de plans et je m’aperçois qu’il n’y a pas mille solutions pour gagner beaucoup d’argent rapidement. Je sais au fond de moi que le meilleur moyen d’optimiser ses gains, c’est de s’arrêter. Je sais aussi que si je gagnais un salaire plus important, je pourrai me permettre de jouer plus mais cela ne ferait que rendre mes pertes plus soutenables psychologiquement. La perte sèche en euros serait pourtant identique. Le plus dur, c’est de se projeter avec tout cet argent que l’on vient de perdre. Avec 3000€ euros j’aurais pu me payer un beau voyage, j’aurais pu inviter 10 potes au Parc des princes pour voir le Classico, j’aurai pu financer les travaux de ma maison, m’acheter un nouveau manteau, une console et tant d’autres choses sur ma liste que je préfère occulter pour mieux jouer derrière.
Je sais bien que ces lignes n’effaceront rien, que je continuerai de penser au fond de moi que je peux me refaire, que c’est possible et ça l’est sûrement, mais à quel prix ?