Moderateur - 13/08/2024 à 10h52

Bonjour,

Vous résumez très bien ce que peut être le choc d'une telle découverte. D'autres proches comme vous se sont retrouvé(e)s dans cette exacte situation de n'avoir rien vu et de découvrir le "pot aux roses" quand beaucoup de dégâts ont été faits déjà. Pour cela ne vous culpabilisez pas. C'est normal de faire confiance de prime à bord à son conjoint.

Ce qui est plutôt positif c'est qu'il vous l'ai avoué spontanément - cela a dû être très difficile pour lui mais aussi un gros soulagement - et qu'il fasse des efforts pour s'en sortir. Il n'est pas tiré d'affaire mais au moins il fait quelque chose dans la bonne direction et c'est ce qu'il faut retenir pour le moment.

L'addiction aux jeux impose d'être dans le temps présent, dans l'ici et maintenant. On ne peut pas vous dire s'il va s'en sortir, dans combien de temps, etc. Mais on peut regarder ce qu'il fait aujourd'hui, maintenant : des efforts, il est conscient de son problème, il semble vouloir arrêter. C'est ce que vous pouvez obtenir de mieux et ce qui vous aidera à reconstruire votre relation avec lui. Il ne vous est pas demandé d'avoir confiance mais si vous arrivez à dialoguer, s'il est transparent sur ce qu'il fait, ses envies, ses éventuelles rechutes vous pouvez avoir raisonnablement confiance dans l'avenir. Il est important aussi qu'il se fasse aider par des professionnels en parallèle.

De votre côté essayez de ne pas focaliser toute votre relation sur cet unique - gros - problème. Il ne faut pas que cela vous use et vous rende malade. Essayez de mettre en place des mesures pour protéger vos finances (pas de compte commun, pas d'accès à vos comptes ou à ceux de votre fils de sa part), de vous mettre d'accord sur qui règle quoi à la maison. Comprenez aussi que même s'il souhaite arrêter de jouer cela peut être "plus fort que lui" parce qu'il s'agit d'une addiction, d'une perte de contrôle sur sa volonté. Cela ne doit pas tout excuser mais cela doit vous aider à mieux comprendre - peut-être - qu'il ait des moments de "faiblesse".

Enfin, essayez de ne pas en faire une "maladie de la honte" et de vous taire sur ce qui se passe. C'est important que vous puissiez en parler avec des proches et de recevoir leur soutien. Cela vous aidera à y voir plus clair sur ce que vous pouvez et voulez faire. Les professionnels des addictions peuvent vous aider également, par exemple par l'entremise d'un CSAPA (Centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie). Les CSAPA reçoivent l'entourage des personnes ayant une addiction et les consultations sont gratuites.

N'hésitez pas à nous appeler (09 74 75 13 13) pour en parler et obtenir les coordonnées d'un CSAPA. Notre annuaire peut aussi vous permettre d'en trouver : https://www.joueurs-info-service.fr/Adresses-Utiles

Cordialement,

le modérateur.